Le monde des jeux de société « experts », ça fait peur. Avec leurs règles compliquées et leurs parties interminables, on a souvent l’impression qu’ils sont réservés à une élite. Pourtant, un nouveau venu est en train de changer la donne. Son nom : Galactic Cruise.
Né d’un financement participatif, ce jeu vous met à la tête d’une compagnie de croisières spatiales. Et sa promesse est audacieuse : vous offrir toute la profondeur d’un jeu exigeant, mais avec une telle élégance que vous aurez l’impression d’être un génie.
Un thème de luxe pour une mécanique élégante
Dès que vous ouvrez la boîte, le ton est donné. Le jeu est illustré par le célèbre Ian O’Toole et respire la qualité, avec ses plateaux double couche et ses pions en bois. Vous n’êtes pas un simple gestionnaire. Vous êtes le PDG d’une entreprise de prestige qui envoie des clients fortunés aux quatre coins de l’espace. Et ce thème, ce n’est pas juste un décor. Il sert une mécanique de jeu fine et bien huilée, où chaque décision doit être aussi réfléchie que les investissements d’un grand patron.
La pose d’ouvriers réinventée
Le cœur du jeu, c’est la pose d’ouvriers. Mais avec une subtilité qui change tout. Ici, vous ne bloquez jamais un adversaire. Si vous placez votre ouvrier sur une case déjà occupée, vous « poussez » celui de votre concurrent, qui retourne immédiatement dans sa main. Et loin d’être une punition, cet acte lui donne un bonus.
Alors, la question est simple : est-ce que je prends cette action vitale pour moi, au risque de donner un coup de main à mon voisin ? C’est cette interaction indirecte qui vous force à lire en permanence dans le jeu des autres. Et réussir à anticiper leurs coups, c’est incroyablement gratifiant.

Le sens du timing : le cœur de la stratégie
Dans Galactic Cruise, le « quand » est aussi important que le « quoi ». À chaque tour, vous avez une tonne de choix : construire de nouvelles infrastructures, lancer une pub, recruter du personnel, ou rappeler vos ouvriers pour toucher de l’argent. Mais le vrai défi, c’est de planifier le lancement de votre fusée. Pour ça, il vous faudra un pilote, de l’oxygène, des provisions et du carburant. Le succès de votre croisière dépend de votre capacité à tout synchroniser au moment parfait. Et voir votre plan se dérouler sans accroc, ça procure une satisfaction intellectuelle immense.
Plus accessible qu’un Lacerda, tout aussi satisfaisant
Les connaisseurs ont tout de suite comparé Galactic Cruise aux jeux de Vital Lacerda, un auteur connu pour ses jeux de gestion profonds mais très complexes. On retrouve des points communs, c’est vrai. Mais là où un jeu de Lacerda punit sévèrement la moindre erreur, Galactic Cruise est beaucoup plus indulgent et fluide. Il réussit le tour de force de vous donner le sentiment de maîtriser un système complexe, sans la courbe d’apprentissage brutale et la pression qui vont souvent avec.
Un cerveau de PDG dans une boîte de jeu
Au final, Galactic Cruise, ce n’est pas juste un jeu de gestion. C’est un simulateur de prise de décision intelligente. Chaque partie est un puzzle où vous devez jongler entre les objectifs à court terme et votre vision à long terme. C’est le jeu « expert » idéal pour ceux qui veulent se sentir brillants, en planifiant des coups astucieux et en voyant leur empire spatial grandir, sans pour autant avoir besoin de trois heures pour en lire les règles.