Les vacances sont là. Et avec elles, l’éternel dilemme des parents : la gestion du temps d’écran. Le réflexe est souvent le même : poser un ultimatum, confisquer les consoles et bannir les jeux vidéo. L’idée, c’est de pousser les enfants à « profiter du grand air ». Pourtant, cette approche radicale pourrait bien être une erreur. Alors, il est peut-être temps de déculpabiliser. Et de regarder ce qui se cache vraiment derrière l’écran.
Croire que tous les écrans se valent
La plus grosse erreur, c’est de croire que tous les écrans se valent. D’un côté, il y a le défilement passif sur les réseaux sociaux. De l’autre, il y a le jeu vidéo. Et ça, c’est tout l’inverse.
Un jeu, ça demande de la concentration, de la stratégie et de la résolution de problèmes.
Votre enfant n’est pas un simple spectateur, affalé sur le canapé. Il est acteur. Il doit prendre des décisions, gérer des ressources, explorer un monde et surmonter des obstacles. Alors, c’est une activité cérébrale bien plus riche et stimulante qu’on ne l’imagine.
Le jeu vidéo, un outil de développement caché
On croit souvent que c’est une perte de temps. Mais en réalité, beaucoup de jeux vidéo sont de super outils pour apprendre. Prenez les jeux d’aventure et de rôle. Pour avancer, il faut lire des dialogues, des descriptions d’objets… Résultat : sans s’en rendre compte, l’enfant améliore sa lecture.
Les jeux de stratégie, eux, développent l’anticipation et la prise de décision. Même les jeux d’action les plus frénétiques ont un intérêt : ils boostent les réflexes et la perception de l’espace. Au final, l’enfant acquiert de vraies compétences. Des compétences qui lui seront utiles bien au-delà de son écran.

La nouvelle cour de récré, elle est en ligne
Pour nous, la socialisation, c’était le téléphone fixe ou les après-midis au parc. Aujourd’hui, pour beaucoup d’enfants et d’ados, la cour de récréation est sur Internet. Des jeux comme Minecraft, Fortnite ou Roblox sont leurs nouveaux lieux de rendez-vous. C’est là qu’ils retrouvent leurs amis, qu’ils collaborent sur des projets, qu’ils communiquent et qu’ils élaborent des stratégies en équipe.
Leur interdire l’accès à ces jeux, c’est donc les couper d’une partie importante de leur vie sociale. C’est les priver des conversations de leurs camarades. Et le vrai risque, c’est de les isoler plus qu’autre chose.
Le piège de l’interdiction totale
L’interdit a toujours eu un goût de fruit défendu. Une interdiction stricte des jeux vidéo, c’est le meilleur moyen de créer un conflit permanent. Et ça pousse l’enfant à jouer en cachette, sans aucune règle ni contrôle.
Le problème, c’est que cette approche frontale ferme la porte à toute discussion.
La solution, c’est l’inverse. Il faut fixer des limites de temps claires, s’intéresser à leurs jeux et en discuter avec eux. Et, ça crée un climat de confiance. Et ça permet de les éduquer à un usage raisonné, au lieu de diaboliser le jeu.
Devenir un guide, pas un gendarme
Le rôle du parent, ce n’est pas d’être un gendarme de l’écran, mais un guide.
Alors, au lieu d’interdire, pourquoi ne pas faire l’inverse ? Asseyez-vous à côté de votre enfant et demandez-lui de vous montrer son jeu. Et pourquoi ne pas essayer de jouer avec lui ? Partager une partie, ça peut devenir un vrai moment de complicité. Ça crée des souvenirs. Et surtout, ça ouvre la discussion.
C’est seulement en comprenant l’univers qui le passionne que vous pourrez vraiment le guider. Vous pourrez choisir des jeux adaptés, en vous aidant de la classification PEGI, par exemple. Et vous pourrez enfin intégrer le jeu vidéo comme une activité saine et enrichissante, au même titre que le sport, la lecture ou les jeux de société.